Vivre ensemble : ça marche !
Compte-rendu
Critique du projet à la lumière des analyses
Bien que le projet soit positionné stratégiquement dans un quartier à 20 minutes du centre d’Espoo et d’Helsinki en train, le site développé à l’étude est enclavé par la présence de la voie ferrée qui crée une limite au sud du secteur et par une route à l’est de celui-ci. Ces obstacles physiques et psychologiques agissent comme des barrières anthropiques qui empêchent la connectivité du projet avec les quartiers avoisinants. Aurait-il été plus pertinent de densifier les secteurs près des centres plutôt qu’un secteur industriel situé en périphérie ? Malgré cet enclavement déjà existant du site d’intervention, le projet Kera Co-Op City apporte plusieurs solutions favorables afin de rendre la cohabitation viable et sympathique dans ce secteur de la ville.
L’élément clé du projet étant la planification du quartier sur une durée d’environ 12 ans. Ce phasage permet ainsi une accessibilité sociale du projet en plus d’une conception évolutive selon les besoins des résidents qui y vivront. La réhabilitation temporaire des bâtiments industriels attire en premier lieu les gens vers ce quartier en plus de créer une identité propre au lieu. La réutilisation complète des matériaux, suite à la démolition de ces bâtiments, s’inscrit parfaitement dans l’objectif d’économie circulaire par contre, l’ambition semble grande face à tous les matériaux que les concepteurs prétendent pouvoir récupérer, il serait donc intéressant de voir comment ils y parviendront.
Pour l’espace public, on constate que celui-ci a été le cœur du projet et a été planifié dès la première étape de phasage. Le fait d’avoir un quartier à l’échelle humaine où la voiture est possible qu’en périphérie du projet permet ainsi à l’occupant une grande appropriation de cet espace et une diversité d’activités tout au long de l’année. Les sentiers piétonniers en été deviennent ainsi skiables en hiver et les espaces de terrain de jeux peuvent facilement se transformer en patinoire ce qui permet une utilisation active des espaces publics collectifs toutes les saisons. Étant donné l’importance attribuer à ces espaces et le contexte du concours auxquelles le projet fait partie, on remarque qu’une attention particulière a été apportés aux bordures de la place publique centrale soit la création des plusieurs alcôves afin que les utilisateurs puissent se protégées du froid et des vents en hiver et du soleil en été. Le regroupement des bâtiments en îlot joue également ce rôle soit de créer des microclimats au sein du quartier. De plus, le sol ayant une grande perméabilité permet une meilleure gestion de l’eau qui s’accentuera dans les prochaines années en raison des importants changements climatiques. Le choix juste des différents gabarits ainsi que leurs localisations sur le site sont en adéquation avec le contexte environnant. Puis, une bonne mixité au sein des microquartiers, mais également dans l’ensemble du projet nous laisse croire à sa résilience et à l’esprit communautaire qui en découlera.
Finalement, étant donné la vision durable et ses qualités urbaines, la firme B&M architects a pu développer plus en profondeur le projet, ce qui nous laisse prétendre la construction future du site de Kera. On peut donc voir dans les plans préliminaires très peu de changements avec le projet proposé au concours du Nordic Built Challenge. On constate même qu’une plus grande superficie du secteur industrialisé a été proposée au sud de la voie ferrée.
© B & M Architects
Plan du projet : étape préliminaire
© B & M Architects
Perspective du projet : étape préliminaire